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Don't worry, be happy!
Magnifique étape aujourd'hui, difficile physiquement mais superbe au niveau des paysage. Nous ne le voyons pas sur la photo, mais au dessus de la chaine de fond, se trouve une première chaine des alpes qui revet de blanches capes. Les Alpes sont proches... bientôt la neige, bientôt l'Italie...
Je suis désolé pour le long silence qui a précédé cet article. peu d'accès internet... J'ai récupéré un ipad hier, ce qui devrait me permettre de vous donner plus régulièrement des nouvelles. Mais ce soir, si je peux m'adresser à vous, c'est grâce au petit café d'un joli petit village: Innimond. Si vous avez suivi les aventures d'Olivier Lemire dans "La Croix" il y a quelques temps, vous avez entendu parler de ce petit café tenu par des personnes d'une grande gentillesse. En toute simplicité, ils m'offrent leur ordinateur personnel pour que je puisse vous informer des beautés du chemin, tandis que la dame qui gère le gîte communal m'a offert du pain, des oeufs durs et un poivron farci pour remplir mon estomac. La vue à l'Est est tellement belle, que je compte me rendre à la petite église du village pour regarder le lever de soleil demain matin, à 5h30, avec Lester Bowie dans les oreilles.
Mais j'ai quand même quelques petites histoires à vous conter... car il s'est passé de merveilleux instants depuis Autun.
Virage à 180°:
J'ai quitté Taizé, après avoir vécu 6 magnifiques journées à rencontrer des personnes superbes, en compagnie de Simon, un pèlerin parti de Stuttgart pour Compostelle. Nos chemins étant communs pour quelques kilomètres nous avons rejoint le "Carmel de la Paix" ensemble. Après les vêpres, il me dit avoir un souci. Son coeur lui dit de faire demi-tour pour essayer de retrouver une fille en Allemagne. Une fille qu'il a rencontrée à Taizé et qui remontait en Vélo en Allemagne. Mais sa tête lui dit de continuer en direction de Compostelle. Je lui ai dit d'attendre les Laudes du lendemain matin pour faire son choix. Puis nous avons quitté le Carmel de la Paix en deux directions opposées... Le chemin nous fait oser des choix que l'on ne ferait sûrement pas dans le quotidien. Il n'a pas d'adresse... Mais il est parti la retrouver. Sur le chemin, tout est possible...
Il n'y a pas de hasard:
mon chemin étant encore commun avec Compostelle, j'ai rencontré un pèlerin jacquaire qui tirait son sac de 25 kg, sur de petites roulettes. Il venait de partir de chez lui, mais au bout de 20 km, il a appelé sa femme pour qu'elle vienne le chercher car son sac était trop lourd. Plutôt que de retirer sa tente, sa poêle... il s'est construit un petit cadi. Mais les chemins sont très boueux et compliqués pour de petites roues. Nous avons discuté 15 minutes sur une petite route où son sac roulait bien. Puis notre itinéraire nous indiquait un chemin qui commençait par 50 mètres de boue et de flaques d'eau. Il me dit:
- Nous nous séparons ici, bonne route et bonne continuation, ne m'attendez pas!
- Si je vous aide à porter votre cadi sur 50 mètres, nous en aurons pour 30 secondes.
- Non, je dois me débrouiller tout seul. J'ai travaillé plus dur que ça dans ma vie, ce n'est rien...Je lui ai dit au revoir, et ai vu 100 mètres plus loin, en me retournant, qu'il était bloqué dans la boue, mais il ne voulait toujours pas d'aide... Je lui souhaite d'arriver au bout de son pèlerinage. Ce n'était peut être pas le fruit du hasard si je me trouvais à ses côtés au moment de ce passage difficile. Sur le chemin, comme dans la vie, le Seigneur nous offre tout ce dont nous avons besoin au moment opportun, mais encore faut-il accepter ce qui nous est proposé...
Recherche de sécurité:
Il y a quelques jours, j'ai fait étape dans un lieu qui héberge des personnes qui en ont besoin. J'y ai rencontré une égyptienne et ses enfants. Ils ont fui, avec son mari leur pays il y a huit mois. Ils sont chrétiens et ont fui par sécurité pour leurs enfants car la vie n'est plus sûre pour eux dans leur pays. Les chrétiens sont kidnapés puis des rançons sont demandées en échange pour les personnes riches. Ils étaient avocats tous les deux et ont tout quitté. Lui parle très bien français car il a fait ses études en France, à la Sorbonne. Alors, si vous avez des pistes ou des idées pour les aider à trouver un travail en France, peut être dans le droit internationnal, merci de me contacter via la boite contact ou directement à l'adresse: cheminmadrid@yahoo.fr
Merci par avance pour eux. C'est très difficile de tout quitter, sa maison, ses biens, sa famille, pour protéger ses enfants...
Je terminerai par la vidéo de la chanson de Bobby MCFerrin pour vous mettre un peu de soleil chez vous. Tout va très bien pour moi sur le chemin. Chaque jour beaucoup de bonheur. Je compte vous le partager plus souvent. Egalement des photos...
En grande union.
Hubert
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Commentaires
2Maud DMardi 18 Juin 2013 à 22:50On souhaite souvent vivre heureux à chaque instant mais en oubliant d'entrer dans ce présent. Tu sembles bien vivre cette présence totale à chaque instant; je m'en réjouie pour toi et pour tous ceux que tu rencontres. Au plaisir de te lire. Maud
C'était il y a deux jours... maintenant tu dois être au pied des Alpes. Alors bienvenue dans mon pays, le plus beau de France (rien que ça). Que les sommets veillent sur toi et t'accompagnent dans ta quête. Ultreïa !
J F
PS Merci pour tes histoires et pour la video qui te ressemble assez.
Je suis curieux de savoir où tu as pris la première photo de cet article. Car c'est bien le Rhône qu'on voit en contrebas, n'est-ce pas ? A moins que ce soit la Saône et que les collines du Lyonnais soient plus hautes que je le croyais...
Oui Jean Francois, c'est bien le Rhone que tu vois sur la premiere photo. Elle est prise des hauteurs au dessus d´un magnifique petit village du nom de St Sorlin en Bugey. et cette etape fut particulierement jolie.
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merci Hubert pour ces nouvelles, les paysages traversées sont somptueux à l' image de Celui qui en est l'Artiste...que chaque pas élève ton âme vers l'Eternel, affection, O-B