• Destination et chemin...

    Destination et chemin...Et s'il était plus judicieux de choisir son but en fonction du chemin et non pas l'inverse? Et si l'important n'était pas tant la destination que le voyage qui l'y mène? Et si l'essentiel n'était pas de savoir pourquoi nous faisons le chemin, mais d'être (sur) le chemin?

     

    On ne peut guère faire de généralités étant donné la richesse de l'humanité et la complexité de l'Homme... mais je me suis rendu compte que lorsqu'on me pose des questions sur mes chemins, je ne parle quasiment jamais, sauf précision, de mon arrivée à destination. Je vais raconter les merveilleuses rencontres du chemin avec la beauté des échanges, des regards, des vécus de chacun. Je vais présenter la magie d'un lever de soleil, décrivant l'émotion qui m'habitait à chaque étape de sa révélation lumineuse. Je vais parler de la fierté que j'ai ressenti après avoir parcouru une longue et difficile étape dans les monts du Beaujolais, suite à trois plus petites parmi les collines bourguignonnes.  Par contre, au sujet de mon expérience jacquaire, je parle rarement de mon arrivée.  Cela je l'ai également remarqué chez de nombreux pèlerins rencontrés aux détours des chemins. C'est peut être le résultat d'un manque de sens, pourtant, bon nombre de pèlerins ont de réelles et importantes motivations à se rendre au pied de tel ou tel tombeau. Ou alors une question de proportion de temps passé à voyager plutôt que de temps passé à destination. Mais alors, cette question de temps est associée à celle du sens, car nous prenons le temps de voyager pour atteindre une destination, tandis que, lorsque nous sommes arrivés, nous n'avons plus de motivation à y passer du temps, le but étant atteint. 

    Tout le monde connait cette phrase de Stevenson qui dit que "l'important n'est pas la destination, mais le voyage". Beaucoup reprennent cette idée, comme Dan Millman dans Le Guerrier Pacifique et bien d'autres... Finalement, je ne suis pas sûr que l'un ait plus d'importance que l'autre car ils sont liés. Le voyage offre de merveilleux souvenirs mais il trouve son sens et sa motivation dans la destination qui lui offre un terme. Est ce que la fin justifie forcément les moyens, ou est-ce le moyen qui justifie la fin? Pour le pèlerin, est ce le voyage qui justifie la destination, ou le but qui justifie le chemin vécu?

    Ça devient trop compliqué pour moi, je vous laisse y répondre...

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  • Commentaires

    1
    Une certaine Anne
    Mardi 27 Août 2013 à 15:16

    Bonjour Hubert,

    Hihihi, est-ce l' ivresse des cimes : te voilà tutoyant des hauteurs de pensée inaccessibles à la pèlerine lambda que je suis !

    N' empêche, je me lance et te propose : et s' il nous fallait tout simplement revenir sur nos pas, une fois le "but", choisi ou non, atteint, et quel que soit le chemin emprunté ? Entre le Yin et le Yang, le Vide et le Plein, le début et la fin, le chemin serait alors le "Vide Médian" nécessaire pour atteindre l' Harmonie, nous dit François Cheng.

    Ou bien cheminer en boucle, sans début ni fin ?

    Bon, pas sûr que j' ai répondu à la question (Quoi ? C' était quoi la questioin ?) mais l' occasion de te déposer quelques bises ;)

    Anne

    2
    Une certaine Anne
    Mardi 27 Août 2013 à 15:25

    " que j' aie répondu..." et pas que j ai...

    Vois où me plongent les circonvolutions métaphysiques induites par de telles lectures lol...

    Je t' embrasse

    Anne

    Tu vas dire "Il faut prendre le temps de relire." Ben, j' ai relu, justement... hihihi

    Bises

     

     

    3
    Mardi 27 Août 2013 à 21:50

    Bonsoir Anne, merci pour ton message et ta réflexion....

    Oulala, déjà que je ne pige rien à mon article quand je le relis.... hahaha. Ainsi tu proposes le voyage comme équilibre entre le choix (départ) et le but atteint (arrivée)? Idée intéressante... Par cette équilibre entre le début et la fin, il nous offre bonheur, joie, épanouissement...?

    Mais si on transpose l'idée à l'image du funambule sur son cable, le confort ou la dangerosité de la traversée dépend de la tension du cable. Mais cette tension est liée à notre poid personnel (ce que l'on porte au propre et au figuré) et surtout aux deux points d'amarrage que sont le départ et l'arrivée (le choix et le but).

    Oulalalala.... j'arrête là car sinon je vais encore partir sur d'autres choses

    Amitiés Anne.

    4
    Maud D
    Lundi 30 Septembre 2013 à 22:00

    On pourrait aussi voir le but du chemin au delà du chemin et de sa destination finale.

    Dans ce modèle, le chemin serait symboliquement notre temps passé sur Terre et la destination finale, la véritable rencontre avec Dieu, ici bas et à l'heure de notre mort. Une sorte d'expérimentation en raccourci de l'attitude, de la présence que nous aimerions (et que nous devrions) avoir ici et maintenant, en toutes circonstances de notre pèlerinage sur Terre.

    Cette attitude pèlerine, très proche de celle des apôtres est une chance inouïe pour celui qui l'ose totalement. Il y découvre, comme nous pouvons le lire au fil de tes articles et au coeur de tes mots, la présence concrète de Dieu dans chaque instant de chaque journée : "la beauté des échanges, des regards, la magie d'une lever de soleil, la fraternité, la bonté, la gratuité, le point nommé envoyé par Dieu, ect, ect...". Oui Dieu est bien réel et agissant dans le monde, à travers l'homme. Comment ne pas en être certain? Sa présence est tellement présente sur le chemin que la tentation de rester toujours là, à ses cotés doit être difficile à refreiner. Mais  c'est, bien sûr, sans compter sur la volonté de Dieu qui ne nous envoie pas sur un chemin balisé mais au coeur du monde, au service de nos frères. Il n'aimerait sans doute pas que l'on reste éternellement béat, comme paralysé devant sa lumière. 

    Le but du chemin donc, dans ce modèle serait d'arriver à transposer cette attitude pèlerine de détachement matériel, d'ouverture, de confiance... à sa vie de tous les jours, dans ses joies, ses épreuves et ses responsabilités quotidiennes.

    La providence est offerte en abondance sur le chemin, elle le sera tout autant chaque jour. Et, pour faire référence à ton article précédent, comme tu le penses au niveau du chemin, il faudrait là aussi "s'engager plus totalement, pour en gouter toute la magie"; il faut juste oser, oser avancer...

    Tu avais judicieusement choisi la pentecôte comme jour de départ. Il aurait été aussi adéquat comme jour d'arrivée. Tels les apôtres dans la maison, l'homme est frilleu, apeuré, septique. Sur le chemin, il devient pèlerin, témoin, dans ce quotidien du chemin, de la présence de Dieu par l'action de l'Esprit Saint; il lui ouvre son coeur et est nourrit de lui. Son arrivée pourrait donc ainsi devenir le vrai départ, celui de l'envoie dans le monde d'une manière nouvelle.

    Je t'embrasse avec affection,

    maud

    5
    Samedi 5 Octobre 2013 à 23:30

    Merci beaucoup très chère Maud pour le beau message que nous offre ici. Je vois avec joie que ton propre chemin continue de t'enrichir et de t'offrir un peu plus, chaque jour, du message du Christ. Sûrement la continuité des fruits reçus lors de ta Confirmation.

    Et oui, la difficulté de transposer le regard et la philosophie que nous offre la vie du chemin au reste de notre vie, de notre quotidien, de notre travail... D'ailleurs, c'est peut être pour cela qu'une grande partie des pèlerins actuels ressentent le besoin de retourner régulièrement sur le chemin. Ressourcement, ou besoin de vivre à nouveau de cette magie du chemin parce qu'ils n'arrivent pas à l'appliquer à leur quotidien? Il faudrait leur demander...

    C'est amusant car tu as écrit ce message sans savoir où me menait ma prochaine étape de vie. Ce sera une étape de plusieurs mois, dans une fraternité religieuse qui vit de la providence dont tu parlais plus haut. Peut être que d'une certaine manière, en partant la bas, je vais retrouver la magie de la vie que j'ai eu la chance d'expérimenter sur le chemin. Vivre l'instant présent, ne pas se soucier du lendemain, faire confiance, avoir un regard simple, un regard du coeur, vivre dans la simplicité, tourné vers l'essentiel, se sentir en présence du Christ à chaque instant, voir toute la beauté qui se trouve dans la simplicité, sourire, être heureux...

    Ce que tu dis sur le nouveau départ de la Pentecôte me fait penser à un article précédent que j'avais posté sur mon autre blog. Il s'inspirait d'une homélie de Noël d'un ami prêtre sur l'idée de remplir notre vie de nombreuses naissances. La Pentecôte en fut une pour les apotres ainsi que pour toi cette année...

    Je t'embrasse.
    Au plaisir de te lire.
    Hub

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